Conclusion: l'art chez les calvinistes - le poids du passé

Catherine Santschi


L'art chez les calvinistes


Sans doute la rue des Granges, la rue de l'Hôtel-de-Ville, avec leurs belles façades de molasse grise, arborent une noble austérité. Les historiens genevois, comme d'ailleurs la classe politique dont ils sont les porte-parole, s'y cramponnent depuis le siècle passé. Mais sitôt que l'on débouche sur le Bourg-de-Four ou que l'on descend du Perron vers les Rues-Basses, c'est une profusion d'affiches multicolores, annonçant les événements "culturels" les plus divers: expositions artistiques ou scientifiques, représentations théâtrales, comédies ou opéras, concerts de rock ou de musique classique, cabarets, etc. L'été, rien n'est négligé pour attirer et retenir les touristes dans la ville surchauffée: Fêtes de Genève, festivals de musique ou de théâtre, populaires ou élitaires. L'approche publicitaire du phénomène artistique privilégie deux aspects: l'économique et le plaisir. L'économique est toujours plus présent, mieux connu, mieux documenté, et fait l'objet de toujours plus de discussions. Autrefois, au siècle passé, on n'en parlait guère. Les exigences techniques étaient peu élevées, les prix de revient minimes, parce que les moyens manquaient. Le mécénat et le bénévolat des privilégiés suffisaient à tout. A chacun selon ses moyens, l'opéra réservé aux gens riches, les chorales de paroisse et les théâtrales de villages satisfaisaient les consommateurs plus modestes. Et, sans le dire forcément, l'on jugeait normal qu'un artiste, s'il voulait rester indépendant, fût famélique. Aujourd'hui les exigences de la démocratie égalitaire et les moyens techniques considérables que demande toute création ou présentation artistique font apparaître soudain les coûts de l'art. L'exemple de ce que l'on fait dans les grandes capitales, où l'on ne s'oppose guère aux décisions du pouvoir, fascine les acteurs locaux. Dans ce sillage, la gestion des subventions publiques provoque de grandes discussions et génère des infrastructures administratives, tout un monde de fonctionnaires, juristes, économistes, conseillers et éminences grises de toutes sortes qui calculent, organisent, coordonnent, contrôlent ... et augmentent encore les coûts. 

Plaidoyer pour les profits invisibles

On a jugé utile récemment de commanditer des études sur le profit économique de telle "branche", le théâtre ou l'opéra. La vision économique de telles activités paraît pourtant bien étriquée: les abonnés ne vont pas au Grand Théâtre pour faire "tourner" un branche économique, comme si les gens dépensaient leur argent par devoir civique. Ils y vont parce que cela leur fait plaisir, au sens le plus profond du [p. 341] terme. Le profit qu'ils en retirent, par conséquent la Cité, est spirituel. Le spectacle des passions bien exprimées et mises en scène, la beauté des oeuvres exposées dans un musée, l'élan vers l'harmonie d'un orchestre ou d'un quatuor, auquel participent les auditeurs, tout cela enrichit la communauté dans des proportions littéralement inestimables.
Il y a donc bien une économie du plaisir et de la joie, économie non chiffrable, mais bien présente. Tout à leur souci récent de maintenir ou de rétablir les finances publiques, les autorités municipales et cantonales paraissent ne plus s'interroger sur le véritable ressort de la vie culturelle à Genève. 

Le souffle vital de la communauté 

Cependant, c'est bien cela qui est en jeu: quelle est l'âme de la communauté, son souffle vital, ce qui la fait vivre et agir?
Les historiens, scrutant les trois siècles de l'Ancien Régime, ont bien su déterminer, semble-t-il, les mythes qui ont mobilisé le peuple genevois jusqu'à la Révolution ou du moins jusqu'au milieu du XVIIIe siècle: la défense de la citadelle réformée contre les forces contraires de l'extérieur, jugées mauvaises et en tout cas menaçantes pour l'autonomie de la ville. La liberté d'une communauté, formée d'individus responsables devant Dieu et devant leurs concitoyens, mettant en oeuvre toutes les forces disponibles pour assurer cette liberté: militaires, certes, économiques bien sûr, mais aussi et surtout intellectuelles et spirituelles. 

Art et pédagogie

De là, une tradition pédagogique qui marque la culture des arts et de la fête, tradition qui se poursuit jusqu'à nos jours. Le 21 mai 1536, le peuple de Genève, décidant de vivre selon l'Evangile, décrète également l'instruction et l'éducation pour tous, non pas gratuite et obligatoire, ce qui est un vocabulaire ou une interprétation anachronique, mais placée sous la responsabilité de toute la communauté.
Aussi la première fête de la Genève réformée est-elle celle des promotions. Le théâtre, celui de Théodore de Bèze, inauguré à l'Académie de Lausanne, les pièces politiques jouées à l'occasion des combourgeoisies, les morceaux célébrant l'Escalade, les psaumes, la rare musique, tout cela doit servir à l'éducation d'un peuple tendu, mobilisé pour la [p. 342] liberté et pour l'Evangile. La liberté, ce n'est pas seulement le budget militaire, les sommes énormes consenties pour les fortifications, c'est aussi la défense spirituelle, la prière et son expression musicale et poétique, l'approfondissement de la Bible et la prédication. Tels sont les "arts" par lesquels la Genève réformée dit sa foi et son espérance. 

Au Siècle des Lumières: le tournant 

Au Siècle des Lumières, la sécurité venue, avec la richesse, non pas celle de l'Etat, mais des particuliers, d'autres exigences se font jour. La fête n'est plus le rassemblement de la communauté autour d'un idéal, elle devient loisir, divertissement, évasion. Le débat qui s'instaure, à ce moment, au sujet du théâtre illustre bien ce changement de tendance. Voltaire et les Encyclopédistes, plus tard les états-majors français occupant Genève, réclament et obtiennent le divertissement [p. 343] de la comédie. Cependant que Rousseau, non pas calviniste, mais héritier de la tradition patriotique et tout occupé de son projet pédagogique, tonne et gronde contre ces jouisseurs qui détournent le peuple de ses devoirs, et propose des fêtes civiques qui seront réalisées par la Révolution, mais ne laisseront pas de traces dans les ouvrages des historiens d'art.
Pourtant cette tradition perdure dans les villages et les quartiers, malgré l'individualisme forcené qui caractérise notre XXe siècle finissant. Les vogues attirent toujours plus de monde, les grandes kermesses organisées pour financer la restauration des édifices religieux se multiplient et les chorales se mobilisent encore dans les occasions: lorsqu'en 1992, notre ami Jacques Delétraz, encyclopédiste de la première heure et longtemps maire de Bardonnex, quitta ce monde, il fut accompagné, malgré les grandes vacances, par la chorale paroissiale presque au complet: et une fois de plus, on put admirer cette recherche de la beauté, cultivée, sous l'égide de la foi, par la communauté paroissiale.
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Pour une définition de l'art 

Les fondateurs de la Société des Arts, en 1776, recherchaient aussi la beauté. Mais leur but premier était l'encouragement des "arts" compris au sens de savoir-faire, d'artisanat, de métier, à des fins de profit matériel — ailleurs, du reste, à Berne, à Lausanne, à Rolle, les organismes correspondants s'appelaient "sociétés économiques". La beauté était un aspect de l'économie.
Privée de sa dimension transcendantale, la beauté incarnée dans les arts allait bientôt être récupérée par les esthètes et les historiens d'art. Ainsi le plaisir de contempler une oeuvre d'art, d'écouter un morceau de musique, de suivre une pièce de théâtre ou un opéra suppose désormais une éducation du goût, des connaissances historiques et littéraire. Il se professionnalise. Indépendamment du contexte économique, politique ou social dans lequel l'oeuvre d'art est produite, il faut désormais percevoir ce que l'artiste, en tant qu'individu, a voulu exprimer.
Ainsi l'interprète, le critique autorisé, l'expert reconnu, devient un intermédiaire obligé de toute approche de l'art, le juge en dernier ressort de sa valeur. L'art est au pouvoir des historiens et des spécialistes. Et dans un monde saturé d'offres artistiques et d'agressions publicitaires, un artiste ne trouve son public, donc sa raison de vivre et de continuer à créer, qu'à travers des médiateurs économiques: galeries d'art, musées publics ou privés, agences de concerts, de théâtre, éditeurs commerciaux. L'art dépend d'autant plus étroitement de ces agents qu'il est devenu une spécialité et que la dignité d'une recherche de la beauté n'appartient plus à la vie quotidienne, civique, économique et religieuse, mais à une ou plusieurs corporations. 

La spécificité genevoise

Dans ces conditions, il ne saurait y avoir d'art spécifiquement genevois. Les contraintes économiques sont devenues telles qu'il faut une masse critique de "consommateurs" (spectateurs, auditeurs, abonnés, lecteurs, acheteurs de livres, collectionneurs de tableaux ou de sculptures) pour assurer la rentabilité de la création et de la diffusion artistiques. On peut donc penser que les artistes et les promoteurs de l'art "genevois" ont été obligés de s'ouvrir sur l'extérieur, de s'expatrier ou d'intéresser un public plus large, pour survivre.
Mais il y a autre chose: l'art n'est pas devenu international pour des raisons seulement économiques. Il l'est, il l'a toujours [p. 345] jours été, parce que sa recherche est de caractère universel et spirituel. On sait, de reste, que la censure étatique et les contrôles douaniers n'ont jamais empêché les idées de circuler et de se répandre, et que même au Moyen Age, la mobilité des individus, moins entravés qu'aujourd'hui par des systèmes de sécurité sociale, surmontait les obstacles techniques de la communication.
De fait, l'internationalisation de l'art n'a pas commencé à Genève avec le siècle des Lumières, n'en déplaise au persiflage de Voltaire, auquel nous adhérons tous peu ou prou. N'est-il pas curieux de constater, à la lecture des divers chapitres de cet ouvrage, que les Genevois "s'éveillent à l'art" dès la Révolution ou le XIXe siècle? Mais cet "éveil" est dû à notre avis à un glissement sémantique et non à l'ouverture des esprits. L'art dont nous parlons aujourd'hui, libre expression d'individus marqués par leur expérience personnelle, n'a que peu à voir avec cet élan, cette recherche des Genevois soucieux d'Evangile et de liberté. Et on ne devrait pas oublier que ce souci d'Evangile et de liberté, que l'on lie à la Genève protestante, a rayonné pendant plus d'un siècle sur le monde réformé de langue française.

Contre l'éparpillement: le retour aux sources mythiques

La discipline artistique, les règles du métier, qui existaient déjà au Moyen Age, mais se fondaient dans la transcendance, sont aujourd'hui le seul point commun entre artistes et amateurs d'art. Leur disparition progressive, qui fait suite à la disparition des règles morales contenues dans les ordonnances somptuaires, c'est-à-dire dans les règles imposées par la communauté, fait place aux règles de la rentabilité économique. On peut assimiler cette évolution à une perte d'identité. Et la conscience que l'on en prend, devant l'éparpillement de l'inspiration et de l'expression artistiques, qui participe au déboussolement général, peut expliquer que l'on se cramponne désespérément à l'image de l'ancienne Genève calviniste, austère, vertueuse, fermée à l'art. Mais une telle image appauvrit dramatiquement la réalité historique, la personnalité si riche de Calvin et la pensée de cette Genève de l'époque héroïque.
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Le poids du passé


Arrivés au terme de l'Encyclopédie de Genève, les responsables sont pénétrés de reconnaissance: reconnaissance pour le courage et le dévouement de tous ceux qui ont porté l'entreprise à bout de bras quinze ans durant; reconnaissance aussi pour cette cité, pour ce pays si béni, si riche, si divers dans ses activités, qui a suscité tant de patriotisme, de savoir-faire et de créativité, ingrédients de l'enthousiasme qui a animé les auteurs et les artisans de ces dix volumes. Mais l'heure de la reconnaissance est aussi celle des bilans: l'Encyclopédie de Genève voulait donner une image renouvelée de la ville et du pays. Elle n'est pas, elle n'a jamais prétendu être une histoire de Genève. Mais en même temps, l'histoire est partout. Puisqu'en effet, il fallait rendre compte de l'immense diversité de la vie et des activités genevoises, présenter une sorte de bilan du XXe siècle finissant, incluant, selon l'expression désormais consacrée, "l'épaisseur historique" contenue dans les choses. 

Si ç'avait été une photographie...

L'expression parfois utilisée de "photographie" pour désigner l'entreprise n'est que partiellement conforme. Ou si c'était une photographie, le temps d'exposition serait bien long: en douze ans — sans compter les années de préparation — le sujet a "bougé" et le résultat serait flou. Les "encyclopédistes" ont commencé leur travail dans l'euphorie d'une économie prospère, du plein emploi, certains même dans l'illusion que l'Etat de Genève était riche — alors qu'il ne l'a jamais été. Aujourd'hui le chômage, les restrictions de toutes sortes, les finances publiques en difficulté visible, partiellement privatisées par le recours massif à l'emprunt, tout cela amène à s'interroger sur les priorités, sur les habitudes prises dans la pensée, dans l'estimation des valeurs éthiques et sociales. On s'aperçoit soudain que la mythique croissance s'est faite aux dépens de quelque chose de très précieux, l'environnement, le tiers monde et notre héritage.
C'est ainsi que, si l'on veut poursuivre l'image de la photographie, le photographe lui-même, impliqué dans le mouvement, a bougé. Derrière l'appareil, plusieurs artistes ont longuement discuté au sujet du temps de pose, de la distance focale, des sujets qu'il fallait viser, du cadrage.
C'est donc plutôt à un film qu'il faudrait comparer l'Encyclopédie de Genève, puisque son élaboration, comme sa réception, se sont déroulées dans le temps. Et puis non! Un livre ou une collection de livres ne saurait se comparer à un film. Car contrairement au cinéma, où les spectateurs restent [p. 347] passifs et ne participent pas à la composition et à la discussion de la pièce, les lecteurs de l'Encyclopédie ne se sont pas fait faute d'intervenir, de critiquer, voire de faire des propositions qui n'étaient pas motivées par le nombrilisme, mais par le souci de l'image de Genève comme cité et comme communauté. 

"L'épaisseur historique"

Le principal objet de discussion fut et reste celui de l'histoire de Genève, de sa conception et de sa place dans l'Encyclopédie. Or, l'histoire, ce n'est pas un ensemble de "faits" définitivement établis, que l'on raconte ou que l'on récite immuablement d'une génération à l'autre. Ce type d'"histoire" s'apparenterait plutôt à la liturgie. Les "encyclopédistes" avaient pour mission de déceler, à travers leurs observations et à travers les documents, la part de permanence dans la Genève moderne et les causes profondes des phénomènes actuels.
Cela ne supposait pas que l'on remontât jusqu'à l'époque mérovingienne pour déterminer les raisons de la prospérité bancaire et commerciale, ni jusqu'aux foires du XIIIe siècle pour expliquer le succès de Télécom ou des autres manifestations de Palexpo. Ce genre de filiation est réservé au rituel d'inauguration des Salons. La démarche y est la même que celle des empereurs d'Occident du IXe et du Xe siècle, qui utilisaient comme sceaux des camées antiques, pour se légitimer par un glorieux passé, alors même que leur pouvoir reposait sur de tout autres bases.
C'est pourquoi il n'est pas inutile, in extremis et malgré tous les récits du passé qui peuplent cette encyclopédie, de redéfinir l'histoire et d'en préciser la fonction. L'histoire, depuis Hérodote, est une enquête, visant à retrouver les causes. L'enquête ne peut répondre qu'à des questions actuelles, qui supposent des sujets connaissants responsables et bien intégrés à la société vivante. Les solutions et les résultats de l'enquête dépendent de la question posée; ils ne seront pas les mêmes selon la situation des enquêteurs, dans le temps ou dans l'espace. 

L'histoire sur une île déserte 

Dans l'espace: l'état obsidionnal dans lequel les Genevois ont longtemps vécu aurait-il encore une influence sur leur réflexion historique? Croient-ils vraiment que la petite citadelle réformée peut se suffire à elle-même? L'abondance et la [p. 348] richesse des archives genevoises, qui sont la source principale — mais non l'unique — l'apport des innombrables réfugiés, immigrés, diplomates, fonctionnaires internationaux, tout cela peut faire illusion. On oublie que les archives se constituent à des fins très particulières, à savoir la sécurité juridique de leur propriétaire. Pour avoir une vision objective, il faudrait aussi recourir aux archives de nos partenaires, voire de nos adversaires politiques ou économiques, ou à d'autres types de documents. Faute de quoi l'on se contente d'un horizon borné aux anciennes fortifications de la ville, détruites dès 1850, et l'on donne l'image d'un peuple qui se contemple complaisamment le nombril. 

Le véritable but 

L'enquête devait donc déboucher sur un inventaire des activités, un tableau de la permanence, un exposé des causes, voire sur une remise en question de certains tabous. Dans la mesure où le discours ne s'est pas limité à des récits du passé ou à des commémorations, il a cependant bien fait apparaître le poids presque insupportable, paralysant pour certains, des mythes fondateurs. Le Moyen Age et ses richesses, l'héritage [p. 349] de l'Eglise ancienne occultés ou récupérés par l'Eglise romaine, Calvin apparaît dans une lumière crue, qui accentue des traits caricaturaux, exagérés et faussés par des successeurs médiocres et par une historiographie du XIXe siècle massive et convaincante.
Il est juste et légitime que l'on s'attache à ce passé, que l'on "fasse mémoire" des pères et des mères qui ont lutté et prié pour un avenir plus beau, plus juste, plus prospère, plus sûr. Ce passé, qu'il plaise ou non, fait partie de l'identité genevoise. Mais dans l'appréhension de cette histoire, il faut être conscient de ses limites et critique à l'égard de soi-même: ne pas se laisser piéger par la rhétorique des auteurs, par l'abondance trompeuse des documents juridiques et administratifs; surtout connaître son propre temps, ses préjugés, son héritage, son questionnement. Beau programme, belle exigence pour la "nouvelle histoire"!
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Pour une vision nouvelle 

Au moment où nous écrivons ces lignes, un cinéaste que les uns jugent génial, les autres seulement fantaisiste, voire capricieux, a invité les Genevois à jeter un regard nouveau sur leur cité. Dociles, ils sont montés sur les cent escaliers répartis sur toute la ville, les uns s'amusant comme des gosses, les autres en hochant la tête devant tant de "dépenses inutiles". Ils ont regardé, suivi les jeux de lumière sur le Musée, sur la Place Neuve, sur les canons de l'Ancien Arsenal. Ceux qui ne savaient pas cadrer leurs photos l'ont peut-être appris...
Mais, ce qui est plus important, tous se sont remis en question, se sont demandé pourquoi cet exercice. Mieux, ils ont vu leur ville avec d'autres yeux, ils se sont souvenus qu'elle était belle, que des créateurs y étaient à l'oeuvre, autrefois, aujourd'hui, demain.
C'est à une démarche semblable, avec d'autres moyens, que l'Encyclopédie de Genève voulait inviter ses lecteurs. Souvent engagés dans le secteur d'activité qu'ils décrivaient, les auteurs n'ont pas craint de s'exprimer, de remettre en question des idées reçues. Genève vit, parce que la pensée vit, parce que l'on discute, que l'on donne son avis, que l'on juge et que l'on condamne. Il fallait donc apporter un corps de connaissances permettant de juger, mais surtout insuffler à l'entreprise un esprit d'ouverture sur le présent et l'avenir. Non pas pour prophétiser, mais pour être prêt à réagir aux grandes mutations qui ont déjà commencé. Souhaitons que ces intentions aient été, au moins en partie, reçues comme telles et réalisées. 
C. S.
haut
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